Ouf...
Il y a eu la bataille pour la pose de la sonde gastrique.
Il y a eu l'insistance contre certaines équipes pour l'utiliser.
Il y a eu l'appareil de mesure de la saturation qui sonnait à n'en plus finir sans que personne ne vienne voir ce qui se passe, les moments où il indiquait moins de 85 % et où on nous répondait "Ne vous inquiétez pas, c'est le capteur" ou même "Oh vous savez, depuis que j'ai vu un barreau de lit à 92 %, je ne m'étonne plus de rien".
Il y a eu les réponses évasives des internes, qui nous ont fait craindre le pire (dans une certaine mesure, évidemment, une bronchiolite, c'est pénible, mas traité, ça reste bénin) : le premier "Les résultats de la prise de sang ? Oh, c'est moyen, quand c'est haut, on dit que c'est viral, quand c'est bas, bactériologique, parfois c'est le contraire, mais ce n'est pas toujours vrai" (dimanche), et le deuxième "Les signes cliniques sont bons mais on est encore très loin de la guérison" (mercredi).
Il y a eu l'oxygène débranché, deux matins de suites, et le tuyau coincé un soir. Et hier, une aide-soignante : "Il a l'air en forme ce petit bonhomme, on va essayer de le débrancher pour voir", suivi trois minutes plus tard de l'interne qui rentre dans la chambre et s'étonne "Tiens ? Tu n'as plus tes lunettes, toi ?" puis se reprend devant notre air surpris et inquiet "Mais c'est super !".
Dans les autres chambres, il y a eu des oublis de biberons pour une petite déjà en déshydratation (gastro), une erreur de médicaments, une maman à qui l'on a dit trois jours de suite qu'elle pouvait se préparer pour la sortie.
La fille d'amis proches a fait la navette entre ce service et la réa néo-natale, à chaque fois on lui a enlevé puis reposé sa sonde gastrique, parce qu'un service la posait par la bouche, et l'autre par le nez.
Et dire que selon une étude récente, nous bénéficions du deuxième meilleur département pédiatrie en France...
Les compétences médicales du personnel sont indéniables, mais comme partout, les crédits manquent, les effectifs diminuent, et l'organisation devient déplorable. Je ne compte pas les fois où on nous a mis les médicaments dans les mains, à charge pour nous de nous débrouiller sans explication. Bien sûr, nous étions là, il nous était possible de le faire et de décharger un peu les soignants, qui ont à s'occuper d'un certain nombre d'enfants en même temps. Mais entendre un enfant pleurer pendant vingt minutes dans la chambre à côté sans intervention, alors qu'une partie du personnel décore le couloir pour Noël, ça reste douloureux pour moi.
En tout ca, Arthur va beaucoup mieux. Sa sortie est prévue pour demain.