Bon appétit bien sûr
Le 22 octobre, Arthur a délaissé la tétée du soir pour la troisième fois. Comme il n'avait pas beaucoup mangé dans la journée, on lui a préparé un biberon. Bilan : 240 ml avalés goulûment. Etait-ce une confusion sein / tétine ? Une envie de facilité ? Peu importe, en tout cas, depuis le 29, il est passé au biberon seul, ce qui a créé chez moi un sentiment étrange, mêlé de regret et de soulagement. Regret de ces moments uniques de tendresse et de partage, soulagement de ne pas avoir eu à le sevrer en lui refusant des tétées. Je n'ai pas insisté : à sa naissance, je m'étais fixé 3 mois d'allaitement, puis 4. Au final, je l'ai allaité 4 mois exclusivement, puis encore 2 mois en mixte, et j'en suis très heureuse. Mais je le suis également d'avoir retrouvé MA poitrine et surtout, c'est futile mais si agréable, d'avoir pu ranger mes soutien-gorge d'allaitement (bon, il va falloir perdre encore un peu pour rentrer dans ma lingerie d'avant la grossesse, mais en tout cas on tient le bon bout).
Autre étape importante, nous avons profité des vacances de la Toussaint pour démarrer la diversification. Sur les conseils du médecin, on a opté pour des légumes ("Si on commence pas les fruits, on a du mal à les déshabituer du goût sucré") et sur ceux de Belle-Môman, qui, en sa qualité d'assistante maternelle, en a vu défiler des petits mangeurs débutants, j'ai fait un stock de petits pots ("C'est quand même plus pratique au départ, c'est super contrôlé, et puis tu es sûre d'avoir la bonne consistance") : carottes de chez Nestlé, puis haricots verts et potiron de chez Bledina.
28 octobre, appareil-photo prêt à mitrailler et à filmer, on attaque avec les carottes. Composition du petit pot : carottes, eau de cuisson, tout va bien. Arthur nous joue une scène de comique de répétition, basée sur des regards suppliants et des gestes volontaires pour avoir la cuillère et des mimiques dé-goû-tées dès que la purée de carottes entre dans sa bouche ("Beuuuurk, mais qu'est-ce que c'est que ce truc ? Vas-y, refais goûter... Beuh, non mais c'est pas vrai, je vais vomir... Encore un peu, pour voir ? Bâââhhh, nan, c'est vraiment dégoûtant votre machin, là, c'est quoi d'abord ?"). On a bien rigolé, et je pense qu'on en rira autant quand on ressortira la vidéo pour ses 18 ans. Lui, moins, sans doute.
Le soir même, on rigolait déjà beaucoup moins. La digestion n'a pas été aussi facile que prévu, et face à notre loulou hurlant et se tordant de douleur parce qu'il n'évacuait pas ses selles, on a appelé le 15, qui nous a conseillé l'Hepar et des suppos de glycérine. Ben oui, mais un dimanche soir, impossible de trouver une pharmacie ouverte. Même la pharmacie de garde n'a pas ouvert, parce qu'on n'avait pas d'ordonnance. Avec le recul je me dis qu'on aurait dû aller à la maison médicale, mais ce soir-là, entre l'angoisse et la colère, je n'ai pas réagi aussi vite. On a eu de la chance, la nuit s'est plutôt bien passée, le lendemain matin, enfin, l'évacuation s'est faite (dans la douleur, mon pauvre doudou), et on a repris les carottes.
Ensuite je me suis dépêchée de trouver une pharmacie. La première chose que la pharmacienne m'a dite, c'est que les carottes... constipent. Je suis donc rentrée avec les suppos et la ferme intention de changer de légume, tant pis pour le côté progressif de la découverte.
Mardi midi, j'ai donc pris un pot de haricots verts. Et là, horreur, malheur, voici la composition chez Blédina : haricots verts 40 %, eau de cuisson, pommes de terre, lait écrémé reconstitué 7 %, amidon transformé de maïs, huiles végétales (colza, tournesol), vitamines E, B1, B2, PP, B6, B8, B5. Alors là, pour le coup, beuark. Et puis les pommes de terre et l'amidon, ça ne me semblait pas terrible pour régler un problème de constipation. J'ai regardé la composition du potiron : potiron 50 %, pommes de terre, eau de cuisson,amidon transformé de maïs, huiles végétales (colza, tournesol), vitamines E, B1, B2, PP, B6, B8, B5. Voilà ce qui arrive quand, en bonne mère indigne, on ne lit qu'une étiquette (celle des carottes) en croyant naïvement que tout va bien pour les autres aussi. Bon, Arthur réclamait sa pitance, il en a quand même mangé quelques cuilères (j'ai limité) avant son biberon. Et l'après-midi, j'ai foncé au supermarché. A la guerre comme à la guerre, j'ai acheté des haricots surgelés. WonderMaman allait passer derrière les fourneaux.
En passant, j'ai regardé la composition des haricots chez Nestlé : haricots verts 50 %, eau de cuisson, amidon de riz. Toujours pas terrible pour la constipation, mais un peu mieux quand même. J'en ai pris en réserve pour quand tout se serait régulé.
Sauf que, maintenant que j'ai fait, et surtout goûté, des purées moi-même, y a pas photo, Arthur ne mangera des petits pots que si vraiment on ne peut pas faire autrement, genre on est coincés sur une île déserte où il n'y a pas même pas un caillou pour écraser les légumes, ou bien alors j'ai attrapé la peste bubonique alors je peux pas cuisiner, et l'homme ne peut pas me remplacer parce qu'il a des panaris sur tous les doigts.
Franchement, c'est tout bête, il suffit d'acheter des légumes surgelés (Picard est devenu mon ami parce qu'on y trouve des légumes bio et même des purées toutes faites sans adjonction de sel ni de cette **CENSURE** de pomme de terre qu'on trouve partout).
Bon, je ne dis pas que je renie les petits pots, j'en prendrai encore quand on essaiera à nouveau les carottes (contrôle optimal du taux de nitrates), et pour les fruits c'est un peu mieux. M'enfin faut lire les étiquettes. Ca tombe bien, maintenant, je les lis.
EDIT : l'homme trouve que je fais passer Belle-Môman pour une incompétente, et c'est vrai que ce n'est pas clair. Bien entendu ce n'est pas mon propos, d'ailleurs elle-même fait des purées et des compotes pour les enfants qu'elle garde dès que la diversification a bien démarré.
Sinon, maintenant, après deux semaines et demie de légumes choisis pour aider la motilité intestinale + Hepar dans tous les biberons + changement de lait + laxatif dans le biberon du matin, ça va mieux. Mais ça a été difficile. Je suis même allée jusqu'à lui donner du jus de pruneaux 3 ou 4 fois et j'ai failli reprendre un rendez-vous chez l'ostéopathe (ce que je ferai si jamais les troubles reprennent).
Pour connaître la suite des aventures de WonderMaman dans la cuisine, ne manquez surtout pas le prochain article !
(woah, ce teasing !)
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