Répétition générale
Voyons les choses positivement : ce séjour à la maternité m'a permis de me rendre à l'évidence. L'homme n'est pas capable de gérer ce type de situation seul. Il est capable de s'ouvrir une bouteille de soupe pour ne pas mourir de faim, de régler son réveil pour être à l'heure au boulot et de choisir ses vêtements (maintenant qu'il a refait sa garde-robe avec mon frère), mais il ne faut pas lui demander de prendre une initiative pour régler ce qui ne le concerne pas directement. Ce n'est pas (toujours) de la mauvaise volonté, mais le fait est là.
Et j'avoue que ça m'effraie un peu.
Dimanche soir, après qu'on m'ait posé la perf, je lui ai fait une liste écrite de ce que je souhaitais qu'il me ramène (vêtements, affaires de toilette, occupations pour deux jours - je ne pensais pas rester jusqu'à jeudi), en lui expliquant où il pouvait trouver chaque objet.
La trousse de toilette était parfaite, il n'a eu qu'à y fourrer tout ce qui n'était pas à lui près du lavabo. Il a bien ramené mon sac à tricot, s'est trompé sur les livres, mais tant pis. Pour les vêtements, la moitié de la liste ne correspondait pas, mais bon, tout n'était pas dans le placard, et à défaut d'avoir des hauts assez longs, j'avais au moins un pyjama et des sous-vêtements en quantité suffisante. Je me suis dit que ça irait bien, et qu'il avait fait ce qu'il avait pu avec son gène Y. Les affaires de fille, c'est pas trop son truc.
En plus, il avait déjà prévenu les copains chez qui on devait aller dîner, et il s'est super bien débrouillé pour me faire ouvrir la ligne de téléphone et la location de la télé .
Quand l'heure de la fin des visites est arrivée, il est reparti avec :
1) mon sac à main (je n'ai gardé que mes papiers d'identité), en promettant de ne pas l'oublier le jour de ma sortie, pour que je puisse payer les forfaits de location.
2) La liste, orale, mais répétée au moins trois fois, des gens à prévenir :
- ma mère
- mon père sur son portable (mes parents vivent sous le même toit mais battent des records de non-communication)
- mon frère
- une copine qui devait m'envoyer un mail, pour qu'elle ne s'inquiète pas de ne pas me voir répondre
3) Le numéro de téléphone de la chambre, pour pouvoir m'appeler le lendemain (le lundi et le mardi sont ses deux grosses journées de boulot - lever 5h30, retour à la maison vers 23h - impossible donc de venir me voir ces deux jours-là).
4) A rappeler du boulot :
- le tribunal, parce qu'il avait oublié de noter l'heure de notre convocation pour le PACS
- la banque, pour régler un transfert d'argent pour l'appartement
- Aubert, qui a reçu notre commande trop tôt, pour savoir s'ils pouvaient garder les meubles dans leur entrepôt jusqu'à ce qu'on déménage
La maison était un peu en vrac : poussières à faire, aspirateur à passer au moins en bas, vaisselle du dimanche sur le bar. Lorsque, le mardi, j'ai appris que je restais jusqu'au jeudi, j'ai fondé le secret espoir qu'il s'occuperait de tout ça le mercredi ou le jeudi matin.
Un petit jeu maintenant :
a) A votre avis, qu'a-t-il fait de tout ça ?
b) Et vous, qu'est-ce que votre homme aurait fait ? (ça va peut-être me rassurer)
c) Quant à vous, mesdames, mesdemoiselles, qu'auriez-vous fait si les rôles avaient été inversés ?